Daniel Gams Massi,   Christophe Davy Endougou Owona, Annick Mélanie Magnerou,  Albert justin Kana1, Seraphine Mojoko Eko,   Jacques,    Doumbe, Yacouba Njankouo Mapoure,  Hôpital Général de Douala,   Faculty of Health Sciences, University of Buea,   Faculté de Médecine et des Sciences Pharmaceutiques, Université de Douala,    Hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Douala Correspondance : endougouowona@gmail.com

Introduction : L’état de mal épileptique (EME) est une urgence neurologique fréquente associée à une morbi-mortalité importante. En Afrique, peu d’études ont été consacrées à cette affection neurologique, notamment dans le contexte camerounais. Le but de cette étude était de décrire les caractéristiques épidémiologique, clinique, thérapeutique et pronostique de l’EME dans le service des urgences médico-chirurgicales (UMC) de l’Hôpital Général de Douala (HGD).

Méthodologie : Nous avons mené une étude transversale de 5 mois, allant du 15 décembre 2019 au 15 mai 2020. Ont été inclus tous les patients de plus de 16 ans admis pour état de mal épileptique défini comme la survenue d’une crise épileptique durant plus de cinq minutes ou la succession d’au moins deux crises sans reprise de la conscience intercritique. Les données portant sur les caractéristiques épidémiologique, clinique, thérapeutique et pronostique recueillies ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS 20.0. Une analyse bivariée a été effectuée pour déterminer les facteurs associés aux décès.

Résultats : Sur les 2601 patients admis aux UMC de l’HGD, nous avons recruté 53 cas d’état de mal épileptiques convulsivant soit une prévalence de 2,03%. L’âge moyen des patients était de 49,19 ± 18,07 ans, avec une prédominance masculine à 62,3% (n=33). La tranche d’âge la plus

importante était celle des plus de 60 ans. Les personnes souffrant d’épilepsie représentaient 26,4% (n=14) des cas. Les crises focales étaient les plus fréquentes à 54,7% (n=29). Les principales étiologies étaient les accidents vasculaires cérébraux à 24,5% (n=13), les infections du système nerveux central à 16,9% (n=9). Le délai moyen entre l’arrivée et l’administration des premiers soins était de 8,2 ± 3,6 minutes. L’association diazépam et phénobarbital était principalement utilisé en première ligne dans 58,2% (n=28). L’EME réfractaire était observé dans 9,4% (n=5) des cas. La mortalité était de 16,9% (n=9). La survenue d’un état de mal épileptique réfractaire était statistiquement associé au décès (p=0,03).

Conclusion : L’EME est une urgence neurologique fréquente aux UMC de l’HGD. Les crises sont principalement focales. Les causes sont multiples, principalement vasculaire et infectieuse. Presqu’un patient sur dix évolue vers un EME réfractaire et la mortalité intra-hospitalière reste importante. Mots clés : Etat de mal épileptique, épidémiologie clinique, urgences, Douala.